Le Blog de Sunny et Coquillette

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Ecrits de Coquillette


L'histoire dont vous détenez le nom partie 1

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Debby peinait à se réveiller. Elle avait les paupières si lourdes. Comme si elle n'avait pas dormi depuis très longtemps et qu'elle refusait d'aller se coucher pour regarder la télévision. Elle finit même par se rendormir.

 

Un bruit. Une voix peut-être. Quelque chose qui la secouait fort. Et puis cette odeur dégoutante. Elle eut la nausée. Elle ouvrit un œil puis les deux, mais elle ne voyait rien. Elle prit peur, était-elle aveugle ? Était-elle morte ? Que se passait-il ? Elle eut envie de hurler, mais sa voix ne suivit pas son élan. Son cœur battait la chamade, ses poumons manquaient d'air et quelque chose serrait très fort sa gorge et son corps tout entier tremblait.

 

« Ne t'inquiète pas, il n'est pas là. »

Qui parlait ? Et qui était « il » ?

Les deux filles échangèrent leurs prénoms, Romy s'amusant de la sonorité de leurs deux prénoms.

Debby n'arrivait pas à faire face à la situation. Que se passait-il ? Où était-elle ?

Debby lui expliqua avec enthousiasme qu'elles étaient à « la maison », que « il » voulait qu'elles soient sages pour le moment.

Debby devinait presque les étoiles pétillaient dans les yeux de cette étrange fillette.

Debby ne comprenait pas.

Qui était ce « il » ?, que voulait-il ?, où étaient-elles ?

À chacune de ses questions, ses réponses étaient plus lunaires.

 

Une intense lumière s'alluma, brûlant les rétines des deux filles. Debby grimaça les yeux fermés. Puis s'habituant petit à petit, elle les rouvrit lentement. Elle découvrit une petite fille plus jeune qu'elle de peut-être cinq ou six ans. Elle était rousse bouclée et avait les yeux bleus/gris. Sa peau était extrêmement blanche comme si elle n'avait jamais vu le soleil.

 

Elle observa la grande pièce, elle y vit au centre autant de jouets et de jeux dont toutes les petites filles pouvaient rêver. À droite une bibliothèque et à gauche un lavabo et un toilette. Elles étaient contre le mur du fond des lit de camp et des couettes pour seul confort. Les murs étaient couverts de dessins d'enfants plus ou moins réussis. Deb s'attarda sur quelques-uns.

 

« Si tu en as envie, tu pourras en faire toi aussi. »

 

Elle acquiesça, mais elle n'en avait aucune intention. Elle ne voulait pas dessiner, elle voulait retourner chez elle. Elle voulait revoir sa maman, son papa, son frère et son petit chat.

Elle tenta de se lever, mais fut prise de vertige.

 

Elle sentit une odeur nauséabonde émaner d'elle. Elle sentit le dégoût remonter. Elle baissa les yeux vers un jean humide et un pull poisseux. Elle se mit à paniquer.

 

Sur les conseils de Romy, elle tentait de calmer sa respiration et son agitation, quand la fillette mit sa main sur sa poitrine et l'invita à respirer en même temps qu'elle. Son corps s'apaisa et elle plongea son regard dans les yeux hypnotique de sa compagne d'infortune. Et elle retrouva son calme.

 

Soudain, un bruit de sirène retentit, provoquant une vive douleur dans les oreilles. Debby était paniqué. Les mains sur les oreilles, elle se releva. Mais elle se sentit si faible qu'elle s'assit par peur de tombé. Le bruit était assourdissant comme une alarme de catastrophe, celle qui sonne tous les premiers mercredis de chaque mois. Elle était terrorisée.

 

Debby questionna du regard Romy qui lui fit un signe de tête vers une trappe entrouverte.

L'adolescente, s'approcha rapidement de la trappe. Quand tout coup, une douleur intense irradia sa tête, son cerveau. Elle avait reçu un projectile lourd. Après quelques secondes, elle s'écroula au sol.

Lorsque Debby revint à elle, elle entendit des pleurs et sentit que son pull était un peu mouillé là où la tête de Romy reposait. La jeune fille avait affreusement mal à la tête, mais cela ne l'empêcha pas de se dégager violemment de l'étreinte de la petite fille.

 

« Tu es vivante ! » S'écria-t-elle avec joie et soulagement.

 

Debby se releva sans répondre à cette petite peste. La petite fille tenta de l'enlacer, mais elle fut repoussée.

Dans les yeux de la fillette, elle vit toute la douleur qu'elle avait causée par ce rejet. Mais elle ne pouvait pas revenir en arrière, elle était bien trop en colère. Ça bouillait à l'intérieur.

 

« Pourquoi tu as fait ça ? » Hurla-t-elle la voix emplie d'une rage intense.

« Si tu avais essayé de partir, il nous aurait faites du mal... » Dit-elle d'une toute petite voix.

« Qu'est-ce que tu en sais putain ! »

« J'étais là avant, je sais comment il fait... » Dit-elle en pleurant.

Debby s'assit de nouveau. La petite ne voulait que la protéger, se dit-elle et elle se montrait odieuse avec une enfant. Elle se sentit un peu coupable. Et s'excusa

Les larmes de la fillette arrêtèrent de couler.

« Depuis combien de temps es-tu ici ? »

« Depuis que j'ai huit ans. Il m'a fait un gâteau pour mon anniversaire ! »

« Un an... » Murmura la jeune fille qui sentit le désespoir la gagner. « Pourquoi on est là ? »

La fillette sembla réfléchir. « Je ne sais pas, parce que quelqu'un veut que l'on soit là. »

 

Romy proposa à Debby de jouer avec elle. Elle fit non de la tête.

Elle avait juste peur. Elle ne savait même pas où elle était, ne savait pas qui était ce « il » qu'est ce qu'il voulait d'elle, ce qu'il allait faire d'elle et de Romy.

Elle fit part de ses inquiétudes à Romy, sa peur que l'homme qu'elle appelait à présent le Minotaure leur fasse du mal.

 

« Viens jouer s'il te plaît... » Supplia-t-elle alors que des rouleaux de larmes coulaient le long de ses joues.

 

Debby s'approcha doucement de la petite fille. Elle la prit dans ses bras et la berça doucement. Elle la sentait s'apaiser contre son corps. Elle était triste pour elle, un an enfermée ici, sûrement à subir des choses affreuses. Il fallait qu'elle trouve une solution pour s'échapper, elle et la petite Romy.

L'étreinte dura quelques minutes. Puis Debby proposa à Romy de jouer. Le visage de l'enfant rayonnait. Elles jouèrent avec une quantité extraordinaire de Playmobils, il y avait une ville entière !

 

Quand l'alarme retentit de nouveau.

Romy affolée cria d'aller au fond.

Debby s'exécuta et les deux filles s'adossèrent au mur auprès duquel Debby s'était réveillée. Deux plateaux puis des vêtements et un savon passèrent par une trappe tout en bas de la porte. La trappe se referma dans un bruit métallique.

 

Romy se précipita vers la porte. Debby avança prudemment. Sur les plateaux, il y avait une assiette de riz cantonais, une glace à la vanille et une bouteille d'eau pétillante.

 

« C'est mon repas préféré... » Déplora Romy

« Tant mieux pour toi » souffla Debby

 

Elle regarda les vêtements, il y avait deux robes, une blanche aux manches longues, comme celle que portait actuellement Romy et une plus petite rose. Lorsqu'elle vit la robe, le visage de Romy se décomposa.

Debby s'enquit d'elle, mais la fillette ne parla pas. Et l'adolescente ne comprit pas sa soudaine détresse.

La fillette s'était roulée en boule et pleurait. Debby s'approcha d'elle et caressa son dos. L'enfant la rejeta violemment et la jeune adolescente tomba.

Vexée, la jeune fille, ne tenta plus rien pour apaiser la peine de l'enfant.

Comme elle avait faim Debby mangea le contenu d'un plateau. Elle but beaucoup d'eau. Elle se sentit rassasiée.

Romy avait cessé de pleurer, mais elle était toujours en boule, se balançant d'avant en arrière. Debby ne savait pas quoi faire pour la sortir de cet état.

L'adolescente tenta de l'inviter à manger, mais cela ne la sortie pas de son état.

Alors elle lui proposa un câlin.

La fillette sortit de sa torpeur pour pousser un cri aigu assourdissant. Puis elle se remit en boule.

Debby était perdue, elle ne savait plus quoi faire pour aider la petite fille. Alors, elle prit la robe et le savon et se dirigea vers un petit lavabo dans un coin de la pièce.

 

Elle était gênée de se déshabiller ici dans cet endroit inconnu, en présence d'une enfant. Elle scruta la pièce et aperçu quatre caméras, chacune à un coin de la pièce. Elle hésita longtemps, elle ne voulait pas être filmée nue et regardée par un pervers. Mais elle ne supportait plus cette odeur et cette crasse. Elle fit couler de l'eau, il n'y avait que de l'eau froide. Elle mouilla le savon le posa sur le bord du lavabo et retira rapidement son pull. Puis se lava en quatrième vitesse avant d'enfiler la robe qui était parfaitement à sa taille. Ensuite, elle enleva ses chaussures, ses chaussettes, son pantalon et sa culotte. En prenant garde que la robe cachait toujours bien ses parties intimes, elle se lava tout le bas du corps.

 

Elle se rapprocha de Romy quand tout à coup, elle se sentit nauséeuse, la pièce tournait autour d'elle et elle voyait les choses floues, vibrantes. Puis plus rien. Elle fut plongée dans le noir, un noir qui n'était pas dû à la lumière, c'est elle qui s'était éteinte.

 

Dans le noir, elle se sentait tellement bien. Elle se sentait sereine, en sécurité, apaisée et réellement aimée. Elle n'avait jamais ressenti cela avant. Elle aurait aimé y rester éternellement. Mais peu à peu, le noir s'estompa avec le sentiment de bien-être.

 

Elle avait mal à la tête et avait envie de vomir. Elle essaya d'ouvrir ses lourdes paupières. Elle échoua. Elle tenta une nouvelle fois et la lumière si vive l'aveugla. Elle dut refermer les yeux quelques secondes pour tenter une troisième fois.

 

Les yeux grands ouverts, le corps vacillant, elle chercha du regard Romy et ne parvint pas à la trouver. Mais l'endroit où elle se trouvait avant le noir n'était pas vide. Il y avait la robe de la fillette.

Elle appela l'enfant, l'inquiétude greffée à ses cordes vocales. Elle ignora son corps qui demandait repos pour courir dans la pièce à la recherche de la petite fille.

 

Elle ne pouvait pas ne pas la retrouver ! Elle était son unique chance de sortir et elle était bien trop jeune pour qu'il lui arrive quoi que ce soit. Mais partout où elle cherchait, c'était son absence qu'elle trouvait.

Elle s'effondra à genou, des larmes refroidissaient son visage et heurtaient le sol.

 

Puis il eut l'alarme à nouveau, sans réfléchir, elle se colla au mur, mais elle se prépara à courir plus vite que jamais. Elle entendit le bruit dans la porte et se mit en position. La porte s'ouvrit lentement et elle commença à courir dans sa direction. Quand tout à coup Romy passa la porte. Debby s'arrêta net.

 

La porte se referma.


02/08/2025
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Alice

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Arthur s'était lancé sur la trace d'Alice. Elle s'était cachée depuis 
au moins deux minutes ou peut-être cent. Il ne savait pas vraiment. 
La petite fée allait bien trop vite pour lui et il l'avait perdue de vue. 
Mais, trop intrigué par l'être magique qui s'était présenté à lui, il 
continuait. Il suivait les traces de petites paillettes roses sur les 
arbres, se disant que seule une créature merveilleuse aurait pu les 
y laisser. 


Cela faisait deux jours qu'il avait disparu, ou peut-être trois 
maintenant qu'il était minuit, elle ne savait pas vraiment comment 
compter. Comment compte-t-on les jours où son enfant a disparu ? 
Son petit Arthur lui manquait tant. Elle sentait ses vêtements pour 
retrouver son odeur. Mais non, elle ne pouvait pas se laisser aller, 
agir comme s'il n'y avait plus d'espoir. Les recherches s'étaient 
arrêtées à la nuit tombée. Elle continuerait jours et nuits s'il le 
fallait. Elle enfila un jean, un pull bien chaud, une grosse 
doudoune, ses chaussures de randonnées et pris une lampe torche 
dans laquelle elle mit des piles neuves. Elle était impatiente de 
retrouver son fils et de le serrer enfin dans ses bras. Elle se lança 
donc à l'assaut de la nuit. 


Le soleil déclinait lentement. Il faisait de plus en plus sombre dans 
la forêt. Il faisait de plus en plus froid aussi. Le petit corps 
d'Arthur tremblait de froid ou peut-être d'effroi. L'obscurité faisait 
apparaître les monstres qui, d'habitude, grâce à sa maman, 
restaient bien loin de lui. Et cela faisait longtemps qu'il n'avait pas 
vu la petite Fée. Il suivait religieusement les traces pailletées sur 
les arbres, mais commençait à douter que cela le mène quelque 
part. 


Le soleil commençait à se lever, lorsque Julie décida qu'il était 
temps de rentrer. Elle avait erré dans les bois toute la nuit, suivant 
le ruisseau comme elle l'avait appris à Arthur. Mais rien, aucune 
trace de son petit garçon. Elle l'avait imaginé mille fois transit de 
froid dans sa petite doudoune rouge, en proie à des monstres 
imaginaires. Cela lui était si douloureux. À son retour, devant 
chez elle, des gendarmes l'attendaient. Elle faillit s'effondrer à 
l'idée du pire qu'ils pourraient lui annoncer. Mais non, ils étaient 
simplement venus reposer inlassablement les mêmes questions et 
lui rappeler comme un terrible présage l'axiome de 24 h de 
disparition. Ce seuil critique à partir duquel les chances de 
retrouver l'enfant vivant se raréfient. Puis les recherches reprirent, 
mais sans Julie, qui fut priée d'aller se reposer. Mais comment 
dormir en imaginant le pire pour son fils ? 


Arthur avait tenu bon dans le froid. La petite fée était revenue et 
lui avait donné une grosse couverture bien chaude. La nuit avait 
été agitée et inconfortable, mais il était parvenu à dormir. À 
présent, il avait faim, une faim de loup ! Alors il suivit les petites 
traces que la créature avait laissées, se disant qu'elle cherchait 
surement de quoi manger elle aussi. Et son instinct fut bon. Les 
paillettes le conduisirent à des fraises des bois. Et comme il en 
raffolait, il en mangea au moins mille! 


Julie était finalement parvenue à s'endormir. Un sommeil fait de 
cauchemars. Sa maman était venue d'Albi pour la soutenir dans 
cette douloureuse épreuve. Et comme lorsque Julie était enfant, 
Evelyn lui avait préparé son petit déjeuner préféré, du pain perdu. 
Mais la jeune maman n'avait pas faim. Elle avala difficilement 
une ou deux bouchées avant de repousser son assiette. Evelyn, 
impuissante, ne put que prendre son enfant dans ses bras. 


Le petit garçon pleurait un peu, il avait tout sali son beau jean 
avec les fraises. Alors la fée s'approcha lentement pour ne pas 
l'effrayer et le prit doucement dans ses bras. Elle chuchota des 
choses qui n'avaient de sens que pour Arthur et les sanglots de 
l'enfant finirent par se calmer. Alors la fée reprit sa course  
effrénée dans la forêt et le petit garçon la suivit. 


La nuit tombait de nouveau. Une nuit où son fils était une fois de 
plus seul dehors, seul dans le froid, seul dans la peur. Les 
recherches s'étaient à nouveau arrêtées pour la nuit. Alors Julie 
décida de continuer de son côté. Mais cette fois, elle n'était pas 
seule, Evelyn, sa mère, l'accompagnait. Elles décidèrent de se 
séparer pour couvrir un plus grand périmètre. Julie, au bout de 
quelques mètres, découvrit des traces foncées à hauteur d'enfant 
sur les arbres. Des traces qui ressemblaient à du sang. 


Arthur continuait de suivre les paillettes sur les arbres, mais il en 
avait assez. Il était fatigué, il voulait sa maman. Il songeait de plus 
en plus à faire demi-tour et à rentrer. Mais il voulait d'abord revoir 
la fée, lui dire au revoir. Alors il appela Alice, fort, très fort, aussi 
fort qu'il le pouvait. Et derrière une butte, il vit la cabane. Une 
cabane dans laquelle il vit la Fée, si belle, si lumineuse. Il dévala 
la petite colline. Il mit de la boue sur ses vêtements sans craindre 
de se faire gronder, car il avait enfin trouvé l'endroit magique 
promis par la fée. Arrivé à la cabane, il demanda à la créature de 
lui ouvrir, mais personne ne vint. Il tenta lui-même d'entrer. Il n’y 
avait rien à faire ; le réel s’entêtait et la porte ne daignait pas 
s’ouvrir. Il fallait renoncer quand soudain elle céda sous son 
poids. Il s'effondra sur le sol, se fit un peu mal, mais la douleur 
fut vite remplacée par l'émerveillement. À l'intérieur, des 
montagnes de jouets et de trésors se présentaient à lui. Et une 
délicieuse odeur sucrée de bonbons lui chatouillait les narines. Il 
se précipita sur la table où les bonbons se trouvaient et en 
engloutit jusqu'à avoir mal au ventre. Puis son regard fut attiré par 
un coffre qui ressemblait fort à un coffre au trésor. Il l'ouvrit et, 
parmi les choses qui brillaient, il remarqua un collier en perles de 
nacre, comme celui que sa maman voulait tant lors de leurs 
vacances. Alors il s'en saisit et prit quelques autres jouets, puis il 
voulut repartir, mais la porte était fermée. 

Les traces ensanglantées avaient réveillé quelque chose chez Julie. 
Son cœur battait plus fort, sa respiration était plus rapide et elle 
était à la fois mue par une énergie nouvelle et incapable de bouger. 
En réalité, elle était terrorisée. Ce sang appartenait-il à son fils ? 
Non, c'était impossible, Arthur était vivant et en bonne santé ! 
Elle le sentait au fond d'elle où elle voulait le sentir. Soudain, son 
corps se réactiva et elle se mit à courir en suivant les marques. 
Elle hurlait le nom de son petit garçon dans les bois puis fini par 
tomber sur une vieille cabane effrayante, comme dans les films 
d'horreur. Tout était sombre et poussiéreux à l'intérieur. 
Impossible de voir ce qui s'y trouvait. Elle appela Arthur à 
nouveau, pas de réponse. Elle s'approcha de l'entrée d'où se 
dégageait une odeur capiteuse de pourri. Elle poussa lentement 
la porte et hurla. Devant elle, un cadavre recouvert d'une 
minuscule doudoune rouge.  La doudoune de son fils ! Son fils ! 
Elle se précipita sur le petit corps d’Arthur. Soudain, elle entendit 
un bruit. Elle regarda autour d'elle. Le visage inondé de larmes et 
emprunt à la terreur, elle le vit recroquevillé, sous une table 
poussiéreuse. Il se balançait sur lui-même, comme absent. Elle 
murmura son nom et s'approcha doucement comme près d'un 
animal sauvage. C'était son fils, son fils bel et bien vivant. Qui 
était l'autre enfant ? Elle l'ignorait et elle n'y pensait même plus, 
elle avait retrouvé son petit garçon. Il sortit de sous la table, elle 
s'approcha prudemment et Arthur glissa le collier de perles dans 
les mains de sa maman. Elle tenta de le prendre dans ses bras, 
mais il hurla et se cacha dans une vieille malle vide. Alors elle lui 
parla. 


« Je sais que tu as peur, Arthur, mais maman est là, je vais te 
protéger. » Il faut que l’on sorte maintenant et que l’on rentre à la 
maison. » 


Alors il sortit de la malle et ensemble, main dans la main, ils 
quittèrent cet endroit cauchemardesque et commencèrent leur   
périple dans la forêt. 


« Et Alice ? » demanda Arthur. 


« Qui est Alice, mon chaton ? » 


Il ne répondit pas. 


Ce fut la dernière fois que Julie entendit la voix de son fils.


29/05/2025
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